PROGRES et RENOUVEAU

Mieux vivre à Rosières

 

 

 

 










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En passant par la Lorraine
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St Nicolas de Port et La Peste
Les plus vieilles sources concernant Rosières aux Salines
Comment gagner une indulgence plénière à Rosières
L’entrée de Rosières-aux-Salines aux siècles passés
Un Homme de Foi et de Loi...
Le Castel Brun
Les lieux de production en Lorraine
La France à l'époque des gabelles
Pauvres sorcières
L’aveu
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Un savant à Rosières
Le goitre endémique et le crétinisme à Rosières-aux-Salines
Pourquoi tant de goitres à Rosières et dans les pays alpins
Le couvent des cordeliers
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Le blason de Rosières
Le cahier des doléances sous la Révolution
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Crime et Châtiment à Rosières-aux-Salines en 1819
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Les Contes de Fraimbois II
Antoine Cholet
Le costume lorrain
La Chapelle St-Odile
Rédaction: Notes à nos lecteurs

 

  La Ruse

Comment les faire avouer ? ou de l’utilité d’un secrétaire de mairie...

 

Où l'on voit le Maire proposer au juge d'instruction de faire discrètement écouter leurs conversations et demander au secrétaire de mairie de s'en charger...

Le secrétaire de mairie Nicolas Henquel, 23 ans et un négociant M. Jean-Baptiste Florentin, 31 ans, sont conduits dans le grenier de l'ancien four banal, s’allongent à même le sol « sur le plancher simple, à un endroit où il y avait un trou, qui permet d'entendre ce qui se passe en-dessous. » On explique aux trois prévenus qu’on a besoin de prison pour y mettre des personnes qu'on vient d’amener. « Vous avez tous trois été interrogés, rien ne s'oppose plus à ce que vous soyiez réunis: « On va vous mettre dans la maison de l'ancien four banal, en attendant que des gendarmes vous emmènent à Nancy ». La conversation, tenue en patois, nous a été rapportée: La belle-mère dès son arrivée, interpelle sa fille « C'est toi qui nous a vendus », et lui reproche de « s'être découpée dans ses dépositions ». La fille raconte qu'on lui a demandé pourquoi elle avait relavé l'écuelle; « tu devais répondre qu'il n'y avait rien dedans » interrompt la mère; « je n'ai pas pu le dire, puisque mon mari est allé sur la porte avec l'écuelle et la montrer en criant à ceux qui se trouvaient là qu'il venait d'être empoisonné ! ».

 

En prison, ils se rejettent la faute mutuellement. Ils ne savent pas qu’on les écoute... François d'Hablainville, lui, répéte plusieurs fois qu'il était innocent et fort dans l’embarras à cause d’elles. »

 Ils sont dès lors transférés tous les trois à la prison de Nancy...

Le Témoignage d'une marchande fruitière...

Elle a rendu visite aux époux en prison pour leur racheter leur récolte de fruits. Elle raconte la scène entre elle et Madame d’Hablainville: « Mon Dieu, Mme Aubert... Quel malheur ! ».  Je lui répondis « Vous l'avez bien mérité, voilà votre gendre mort, on l'a ouvert pour l'autopsie ». "Quoi, on l'a ouvert ?" questionna-t-elle. "Oui, on a trouvé quatre grains d'arsenic dans l'estomac, il parait qu'il y en avait assez dans la soupe pour empoisonner 25 personnes" déclarai-je. "Oh non, il n'y en avait pas tant" protesta Mme d'Hablainville, je lui ai dit alors « Ah, Mme d'Hablainville, recommandez-vous bien à Dieu, il vous faudra mourir ». "Oui je mourrai d'une façon ou de l'autre" répliqua-t-elle.

Une fouille au corps à la Prison de Nancy...

Duchesne, gardien de la maison d'arrêt, signale au juge d'instruction « qu'au cours d'une fouille minutieuse pratiquée le 22 juillet à 9 h du matin, par Mme Barbe Ména sur la femme d'Hablainville amenée de Rosières par les gendarmes, on a saisi dans le corsage de cette personne un petit cornet, enveloppé d'une feuille de papier gris, provenant d'un papier de tabac de cantine. Ce cornet contenait une poudre blanche très fine ressemblant à de l'arsenic, on avait dû arracher ce paquet de force à la femme d'Hablainville qui ne voulait pas s'en dessaisir »  

Le juge d'instruction la convoque:

 Question: "Est-ce bien celui qui a été trouvé tout à l'heure dans votre corsage ?"

   Réponse:"Oui, Monsieur."    

 Question: "Savez-vous ce qu'il contient ?"

   Réponse: "Je sais qu'il renferme une poudre blanche dont j'ignore la nature."   

 Question: "Où vous êtes-vous procuré ce cornet ?"   

   Réponse: "Je l'ai trouvé dans la rue, au moment où l'on me conduisait de la mairie de Rosières à mon domicile pour y prendre des effets pour mon départ à Nancy..."    

 Question: "Pourquoi lorsqu'on l'a saisi tout à l'heure, vous avez fait de la résistance, vous opposant à ce qu'on vous le prit ?"     

    Réponse: "Oh non, je l'ai remis aussitôt qu'on me l'a demandé."

Le rapport d'expertise...

M. Henry Braconnot est chimiste et professeur d'histoire naturelle à Nancy. Pour lui,c’est un empoisonnement par arsenic: « La matière blanche en parcelles grossières recueillie dans l'estomac de Joseph Drouin, et qui formait environ 10 grains a été réduite en poudre. Premièrement: chauffée à une chaleur voisine du rouge dans un tube de verre, elle s'est sublimée sur les parois du tube, sous la forme de petits cristaux brillants comme l'aurait fait l'acide arsenique. Deuxièmement, la matière traitée par l'eau bouillante s'y est dissoute. l'hydrogène sulfuré versé dans cette dissolution y a développé une couleur jaune, et bientôt après, il s'est formé un dépôt de la même couleur qu'on ne pouvait méconnaître pour du sulfure d'arsenic. Troisièmement, la dissolution de la même substance, dans l'eau a été troublée sur le champ par l'eau de chaux et il s'est bientôt rassemblé un dépôt blanc d'arsenic de chaux. Quatrièmement, enfin, la même substance projetée sur des chardons ardents s'est volatilisée en répondant des vapeurs blanches épaisses d'une odeur d'ail fétide, caractéristique de l'arsenic. »
La poudre blanche saisie sur la femme d'Hablainville est également de l’arsenic.

Plus sur les empoisonneurs célèbres

Note sur l'arsenic...

En France, c'est Matéo Orfila, médecin de Napoléon à un moment, qui est le père fondateur de la Toxicologie moderne en 1812 ("Traité sur les poisons", "Leçons de médecine légale", "traité de toxicologie"). C'est lui qui a fait les premières études sur l'arsenic, mais la science était limitée à l'époque: il participe à un procès célébre (Marie Capelle), où il s'oppose (et se ridiculise face) à un confrère célèbre, Raspail, plus connu pour ses idées républicaines (le boulevard du même nom...), dans une querelle de spécialistes qui est restée célèbre... Bref, il en ressort qu'à l'époque il était fort difficile de prouver de manière absolument certaine un empoisonnement à l'arsenic ! D'où recrudescence des empoisonnements à l'arsenic vers 1830 (Le cas Lafarge...), jusqu'en 1836, année dans laquelle un chimiste d'Edimbourg, James Marsh, trouve enfin la réaction chimique essentielle... Du coup, les empoisonnements à l'arsenic baissent nettement dès 1840 !

Notre procès à Rosières-aux-Salines ayant lieu en 1819, il a du être suivi de près par les savants de l'époque...

Tout sur l'arsenic, sur Orfila

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