PROGRES et RENOUVEAU

Mieux vivre à Rosières

 

 

 

 










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En passant par la Lorraine
La Lorraine et les Bourguignons
St Nicolas de Port et La Peste
Les plus vieilles sources concernant Rosières aux Salines
Comment gagner une indulgence plénière à Rosières
L’entrée de Rosières-aux-Salines aux siècles passés
Un Homme de Foi et de Loi...
Le Castel Brun
Les lieux de production en Lorraine
La France à l'époque des gabelles
Pauvres sorcières
L’aveu
La chasse
Un savant à Rosières
Le goitre endémique et le crétinisme à Rosières-aux-Salines
Pourquoi tant de goitres à Rosières et dans les pays alpins
Le couvent des cordeliers
Les régents d’école
Le blason de Rosières
Le cahier des doléances sous la Révolution
La Misère à Rosières-aux-Salines
Crime et Châtiment à Rosières-aux-Salines en 1819
L’instruction
La Ruse
Le Jugement
L’ancien patois
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Les Haras en France
L’arrivée du choléra
Le petit Pont
Le Nom de Rosières-aux-Salines - L’hospice Sainte-Odile
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La gare de Rosières-aux-Salines
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La guerre, Reichshoffen et Gravelotte
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Les Contes de Fraimbois I
Les Contes de Fraimbois II
Antoine Cholet
Le costume lorrain
La Chapelle St-Odile
Rédaction: Notes à nos lecteurs

 

 L’instruction                          

On interroge l’épouse...  

 Et maintenant, Madame, vous allez tout nous dire ...

A la question: « Avez-vous l'habitude de rapporter à votre mari du manger de chez vos parents ? » elle répond:  « Non, je n'en ai rapporté que deux fois, le 17 et le 19 juillet. »    

 Question: « Dites-nous les causes de la mort de votre mari et ce que vous avez fait les deux jours précités ? »

    Réponse : " Le samedi 17 juillet, j'ai travaillé toute la journée chez mes parents, vers le soir, avant de les quitter, ma mère me donna une écuelle de soupe pour emporter chez nous afin de la manger avec mon mari. Le lendemain qui était un lundi, j'ai également travaillé chez eux toute la journée, le soir ma mère me fit manger de la soupe, et en prépare une dans une écuelle que j'avais déjà utilisée le samedi; cette soupe était pour mon mari, je voulus en manger, mais ma mère me dit, manges-en de la nôtre, laisse celle-là, si tu as encore faim, voilà du pain et du lard. Après avoir pris un verre de vin, je sortis de chez mes parents, emportant cette écuelle remplie de soupe; comme mon mari n'était pas encore rentré à la maison, je mis la soupe devant le feu pour la tenir au chaud. Quand il revint, je lui dis: "voilà de la soupe que nos gens m'ont donné pour vous, quant à moi, j'ai soupé chez eux". Il répondit qu'il aimait autant ne pas manger que de manger seul, il avait déjà avalé une bonne partie de la soupe quand il me fit remarquer qu'elle avait un goût, il prétendit qu'elle ne lui avait été donnée que pour l'empoisonner, et que je n'avais qu'à la goûter pour m'en rendre compte; j'en ai mangé trois à quatre cuillerées et j'ai constaté qu'elle avait un goût comme si on avait utilisé quelques croutes de pain qui seraient restées dans une poche où il aurait eu du tabac; je déclarai que je ne trouvais pas d'autre goût à cette soupe, à quoi il répliqua que ce n'était pas le goût du tabac, qu'il y en avait un autre bien plus fort; il continua néanmoins à manger toute l'écuelle et, quelques instants après, il but beaucoup d'eau fraîche qui lui occasionna des vomissements pendant toute la nuit; quant à moi, le voyant ainsi vomir, mon coeur s'est soulevé et j'ai rendu en partie mon souper; cependant, vers 10 heures, nous nous sommes mis au lit, et le lendemain, lorsque je me suis éveillée, j'ai remarqué que mon mari était plus malade que la veille, vers 9 heures, il a cessé de vivre."

 Question : « N'avez-vous pas demandé à votre beau-père François d'Hablainville le 16 ou le 17 de ce mois, si vous hériteriez de votre mari au cas où il mourait le premier?

    Réponse: « Oui, en effet. »

Question : « Pourquoi avez-vous posé cette question ? » 

    Réponse : « C'était pour m'assurer si mon contrat de mariage faisait mention de cette clause. » 

On interroge la belle-mère...    

Question: «  Il est établi que votre gendre a été empoisonné avec une forte dose d'arsenic, dont une partie encore a été trouvée dans les entrailles; lui-même avant sa mort, a déclaré qu'il était empoisonné pour avoir mangé de cette soupe. Qui donc aurait pu mettre le poison dans l'écuelle, si ce n'est vous? »  

   Réponse : « Ce n'est ni moi, ni mon mari, ni ma fille, il est possible que ce soit un homme étranger à la ville de Rosières, que je ne connais pas et qui est venu chez moi en prétendant que j'avais proféré des injures contre lui, entre autres que j'avais soutenu que si mon mari lui vendait l'herbe de nos près, il ne le paierai pas, il était à cause de cela, indigné contre nous; je l'ai laissé un instant seul à la cuisine pendant que j'allais dans une autre chambre. Peut-être aura-t-il profité de cette courte absence pour mettre dans l'écuelle destinée à mon gendre le poison dont vous parlez. » 

Question : «  A quelle heure cet étranger est-il rentré chez vous ? »

   Réponse: " Vers 6 heures du soir, je crois et il en est sorti un quart d'heure après en me menaçant que tôt ou tard, je le paierais, il était allé près du feu pour allumer sa pipe."

Question :  « Avez-vous dit à votre fille ou à votre mari que vous aviez eu la visite de cet étranger ? »

   Réponse: « Je l'ai dit à mon mari, mais je ne me rappelle pas l'avoir dit à ma fille ».

Question : « Votre mari a dû dire le nom de cet étranger... » 

    Réponse : « Il ne le connaît pas plus que moi. »

On interroge le beau-père...

 

" Votre femme ne vous a-t-elle pas signalé qu'un étranger était venu en votre absence et avait tenu de mauvais propos en raison de ce qu'elle avait dit que s'il achetait l'herbe de vos prés, il ne vous paierait pas...?"

   Réponse: " Je n'ai aucune connaissance de cela, et même je n'avais pas l'intention de vendre du foin puisque je voulais acheter une vache. »   

Question:Le 16 juillet à votre retour de St-Nicolas, votre femme ne vous a-t-elle pas demandé où vous aviez mis ce que vous avez rapporté ?   

   Réponse: " Je nie le fait, elle ne m'a pas demandé cela."

Question: " N'avez-vous pas dit « Je l'ai mis sur le desservant à la cuisine ». "    

   Réponse: " C'est une calomnie, ces propos n'ont pas été tenus."

Question: « Cependant, Marie-Antoine, qui était alors à votre service assure les avoir entendus."

    Réponse: "C'est faux".

Question: « Elle ajoute même qu'elle a vu sur une tablette du desservant un papier blanc plié en carré qui contenait quelque chose... "

   Réponse: " C'est une méchanceté de la part de cette fille que j'ai renvoyée de chez moi ".
L'interrogatoire prit fin sur ces mots.

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